Muscles en rose
Comme nous l’avons dit dans l’article précédent, les raisons pour lesquelles une augmentation excessive de la masse musculaire et des volumes chez les femmes qui s’entraînent avec des poids ne se produit pas sont principalement deux : -Différences dans les fibres musculaires ; -Différences dans les concentrations hormonales.
Dans cet article, nous traiterons du sujet lié aux fibres musculaires, pour lequel une petite introduction est nécessaire.
Chez l’être humain, il existe trois types de fibres : -Fibres de type I (rouges, à contraction lente, oxydatives lentes) ; -Fibres de type II a (intermédiaires) ; -Fibres de type II b (blanches, à contraction rapide, glycolytiques rapides).
Quelles sont les différences dans les fibres musculaires entre hommes et femmes ?
Les femmes possèdent moins de fibres musculaires que les hommes et leurs fibres sont également plus petites que celles des hommes. En ce qui concerne la composition, les femmes présentent la même composition avec des fibres de type I (à contraction lente) et de type II (à contraction rapide) et tous leurs sous-types.
Mais il y a une particularité : -Chez 75% des femmes non entraînées, les fibres de type I sont plus grandes que les fibres de type II ; -Les 25% restants des femmes non entraînées présentent une configuration des fibres typique des hommes, avec des fibres de type II plus grandes que celles de type I. Il se pourrait que les femmes qui font partie de ce 25% soient les plus aptes aux sports de force et de puissance.
La cause de cette différence initiale, observée chez 75% des femmes non entraînées, n’a pas encore été clarifiée. Il a été supposé que cela pourrait être dû à une moindre demande de force et de puissance dans l’activité quotidienne, mais cela pourrait aussi être une véritable différence de genre.
Qu’implique cette différence?
Dans tous les cas, une telle différence influence un programme d’entraînement, de sorte qu’après une période initiale de stagnation (il existe une période initiale d’augmentation lente de la performance qui dure jusqu’à ce que les fibres de type II atteignent et dépassent en taille les fibres de type I) même chez la femme, on peut assister à un développement de la force. Pour obtenir cet effet, il est essentiel d’utiliser initialement des pourcentages de charge plus lourds afin de stimuler une augmentation plus rapide de la taille des fibres de type II.
De plus, il a été démontré que lorsque les fibres de type I prédominent, le phénomène de désentraînement peut être plus rapide et il est donc nécessaire de prévoir des sessions de maintien plus fréquentes.
Les différences de genre dans le nombre de fibres musculaires et dans les dimensions de leur section transversale se reflètent dans les différences de force absolue. Chez les femmes, la force maximale moyenne de tout le corps correspond à environ 60% de la force maximale moyenne du corps de l’homme. Dans la partie supérieure du corps, la force de la femme varie de 25% à 55% de celle de l’homme, tandis que pour la partie inférieure, un pourcentage plus élevé a été observé, de 70% à environ 75% (Fleck, Kramer, 2004).
Si l’on considère les records en powerlifting et en haltérophilie, ces différences de genre sont observées tant dans les soulèvements individuels que dans le poids total soulevé.
Ce sont évidemment des données qui se réfèrent à la comparaison entre groupes d’athlètes et de sujets non entraînés. Dans une comparaison faite entre des sujets individuels sans variables similaires, une femme pourrait présenter une force supérieure à celle d’un homme.
Les différences sont donc significatives et mettent l’accent sur les diversités en termes de force et d’hypertrophie dans la comparaison homme-femme, mais ce qui rend ces différences bien plus marquantes, sont sûrement les différences de profil hormonal.
Pour en savoir plus, ne manquez pas le prochain article.
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Sources and bibliography
Science and Practice of Strength Training Valdimi M.Zatsiorsky, William J. Kramer Citation: Lundsgaard A-M and Kiens B (2014) Gender differences in skeletal muscle substrate metabolism – molecular mechanisms and insulin sensitivity. Front. Endocrinol. 5:195. doi: 10.3389/fendo.2014.00195